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  Nr. 2976 de marti, 30 martie 2004 
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2004-03-30
Diana (...@yahoo.com, IP: 193.251.169...)
2004-03-30 01:35
Alianta USA- Germania (1)

Diana (...@yahoo.com, IP: 193.251.169...)
2004-03-30 01:36
Alianta USA- Germania (2)

Ces propos de Joschka Fischer concernant le nouveau réglage du partenariat transatlantique ont été résumés par une formule courte de Karsten D. Voigt, actuel coordinateur des relations germano-états-uniennes au ministère des Affaires étrangères allemand : « Le nouvel atlantisme » [2].

Cependant, l'échec temporaire du projet de constitution de Valéry Giscard d'Estaing en décembre 2003 a conduit les autorités politiques allemandes à organiser à Berlin les 9 et 10 janvier 2004 un grand colloque sous l'égide du chancelier Schröder, de Joschka Fischer et du président irlandais du Conseil de l'Union européenne Bertie Ahern afin de relancer le processus d'unité européenne en liaison avec les États-Unis [3]. La Fondation Bertelsmann et le ministère des Affaires étrangères allemand ont été les grands organisateurs de ces débats où 29 États étaient représentés : la Turquie, la Russie, les États-Unis, la Suisse, l'Ukraine, Israël, la Croatie, la Serbie-Monténégro, la Roumanie et le Kosovo (déjà reconnu comme État !). Parmi les intervenants, on peut citer : le président turc Recep Tayyip Erdogan, le président monténégrin Milo Kjukanovic, le président roumain Adrian Nastase, la présidente lettone Vaira Vike-Freiberga, le président croate Ivo Sanader, le commissaire européen à l'élargissement Günther Verheugen, le ministre de la défense de la République fédérale d'Allemagne Peter Struck, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, le ministre des Affaires étrangères espagnol Ana Palacia Vallelersundi, le président slovène Janez Drnovsek, le président finlandais Paavo Lipponen, le ministre polonais des Affaires étrangères Danuta Hübner, le président du parti russe Yabloko Grigori Javlinskij, l'ancien ministre des Affaires étrangères états-unien Henri Kissinger ainsi que Wolfgang Schäuble, représentant l'opposition politique allemande (CDU/CSU).

Au cours de ces entretiens, un document élaboré à la fois par la Fondation Bertelsmann et le CAP a servi à éclaircir les ambitions poursuivies par les différents protagonistes. Intitulé Les alternatives de l'Europe, devoirs et perspectives d'une Grande Union européenne [4], il rappelle tout l'historique de la construction européenne. Mais il présente aussi les dernières mesures à régler afin de permettre la naissance d'un véritable État européen : la personnalité juridique [5] la personnalisation de l'équipe gouvernementale européenne (rôles et actions du président du Conseil européen, du président de la Commission et du ministère des Affaires étrangères), l'instauration d'un bicaméralisme européen, le renforcement du rôle politique des partis au Parlement européen, enfin les ambitions et l'activation d'une véritable politique étrangère et de défense de l'UE.


Prof. Dr. Werner Weidenfeld et Henry Kissinger


Ce dernier point est particulièrement travaillé dans le rapport de la Fondation Bertelsmann et du CAP. En effet, l'instauration d'une véritable politique étrangère européenne détermine ses relations avec les États-Unis, mais aussi avec tous les pays du Sud de la Méditerranée. Il est effectivement rappelé que « L'Union européenne (UE) a l'intention de lier étroitement les États de l'Europe de l'Est et d'Afrique du Nord qui se trouvent à son voisinage direct. Le concept de grande Europe prévoit de larges avancées depuis le secteur économique, jusqu'à la libre circulation des biens, des services, du capital et des personnes. L'Ukraine et la République moldave ont déjà orienté leurs politiques étrangères en s'associant à l'UE (...). L'espace que représente l'Europe intégrée ne sera pas sur le long terme fermé car, à côté de l'Ukraine, la République moldave nourrit de fortes ambitions d'adhésion qui pourraient s'ajouter à celles de la Biélorussie après un changement de régime. Dans un tout autre cadre, un rapprochement d'Israël vers l'Europe n'est pas à exclure. Il existe déjà à l'égard de ces États voisins des relations de partenariat et contractuelles » [6].

Pour les rédacteurs de ce texte, il s'agit d'établir une vaste zone de coopération et de modernisation entre l'UE en extension et l'ensemble des pays du pourtour sud méditerranéen dont la pauvreté, la démographie vigoureuse et l'instabilité institutionnelle représentent un facteur de déstabilisation général. Il est souligné que « L'Union européenne et les futurs États voisins doivent élaborer une coopération fonctionnelle définie selon un mécanisme centralisé, le tout dans le cadre d'une politique de voisinage. Les secteurs de l'économie, de l'énergie, des transports, du développement des infrastructures, des télécommunications et de l'éducation entrent particulièrement dans ce cadre. Aussi, sans la perspective d'une appartenance immédiate, on peut de cette façon établir un vaste réseau de coopération qui s'étend à une zone de libre-échange concernant l'ensemble de l'Europe » [7].

La réalisation de ce vaste projet répond à un « nouvel ordonnancement global du monde » car « L'Union européenne est confrontée à de nombreux risques (ndlr : terrorisme international, guerres asymétriques, armes de destruction massive) concernant sa sécurité et sa stabilité dans son voisinage proche et lointain que cela soit dans le Caucase, au Proche et au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (...). C'est pourquoi, les Européens doivent mettre sur pied une solide politique commune extérieure de défense et de sécurité (...). Pour l'Europe, élaborant des structures de défense commune, des conséquences énormes se feront jour dans les structures de sécurité transatlantiques afin de pouvoir poursuivre sur une base de valeurs identiques des buts communs. Ainsi, l'Europe sera dans le cadre des relations transatlantiques considérées comme un partenaire de plein droit et estimée à sa juste valeur (...). Pour l'Europe, le lien vers l'Amérique reste le noyau du nouvel ordonnancement mondial » [8].

Pour la réalisation de ces projets, les dirigeants du CAP ont élaboré cinq scénari possibles qui, dans les domaines de l'État de droit, de la dynamique, de l'organisation, de l'élargissement et des conséquences extérieures, concernent l'évolution de l'UE [9]. Ils se déclinent de l'échec le plus complet à la réussite la plus totale sont : 1) Titanic, 2) Noyau européen, 3) Méthode Monnet, 4) Sphère d'influence et 5) Super puissance. Au sujet du dernier point, notons que si l'Union européenne arrive à atteindre le cap de « super puissance », ses promoteurs envisagent son extension sur la rive sud de la Méditerranée. Il est précisé qu'« Après avoir ouvert la voie à la Turquie menant celle-ci à l'Union européenne, il n'est refusé à la fin à aucun État européen la possibilité de devenir membre de l'Union européenne. Mêmes les États non-européens comme Israël ou le Maroc font pression afin de devenir membre de l'UE » [10].

Diana (...@yahoo.com, IP: 193.251.169...)
2004-03-30 01:37
Alianta USA- Germania (3)

Diana (...@yahoo.com, IP: 193.251.169...)
2004-03-30 01:38
Alianta USA- Germania (4)

À partir des directives générales énoncées ci-dessus, la coopération doit se concentrer sur quatre aspects prioritaires. Premièrement, il s'agit de développer une coopération politique et un partenariat sécuritaire étroits et accompagnés « de réformes engagées par les pays de la région, et ce dans tous les domaines de la politique, des institutions, de la démocratie et du droit ». Deuxièmement, un nouveau partenariat économique autour de la Méditerranée doit voir le jour. Comme le rappelle J. Fischer : « Pourquoi, dans ces conditions, ne pas poursuivre résolument l'ambitieux objectif qui consisterait à créer ensemble d'ici à 2010 une zone de libre-échange couvrant l'ensemble du bassin méditerranéen ? ». Troisièmement, le développement en matière judiciaire et culturelle doit englober la mise en place d'institutions démocratiques ainsi que des médias libres. Enfin, la quatrième mesure vise à « renforcer et à associer les sociétés civiles ainsi que tout le secteur des ONG ».

Ces mesures ne peuvent être complètes que par l'intermédiaire d'une deuxième phase intitulée Déclaration pour un avenir commun car comme le précise J. Fischer : « Elle ne devrait pas s'adresser uniquement aux participants du processus méditerranéen UE-OTAN mais, outre ces pays, aux autres États membres de la Ligue arabe. Il serait bon d'envisager aussi la participation de l'Iran ».

Cette déclaration s'engagerait à respecter trois points. D'abord, les États signataires, tout en proclamant leur attachement à la paix, à la démocratie, à la coopération économique et à un système de sécurité basé sur la coopération, s'engageraient à lutter contre le terrorisme et le totalitarisme (ndlr : ces deux concepts ne sont pas clairement définis, mais terrorisme et totalitarisme sont les expressions consacrées pour désigner l'islamisme et le communisme) . Ensuite, ces États reconnaîtraient qu'ils n'existent pas d'autres alternatives que les mesures concernant les réformes politiques, économiques et sociales pour répondre aux défis du XXIè siècle afin de favoriser « l'intégration de leurs économies » (ndlr : c'est-à-dire la globalisation). Enfin, les dirigeants de ces États s'engageraient à « donner libre accès au savoir et à l'éducation à tous, hommes et femmes ».

Ce programme que l'on pourrait qualifier de révolutionnaire conduit Joschka Fischer à dire en guise de conclusion que : « Ces réflexions sur une nouvelle initiative transatlantique reposent sur la conviction que la modernisation du Proche-Orient élargi sera décisive pour notre sécurité commune au XXIè siècle. Faire participer les populations du Proche et du Moyen-Orient aux conquêtes de la mondialisation est donc dans notre plus grand intérêt. Le 1er mai 2004, l'Union européenne accueillera dix nouveaux membres, mettant ainsi définitivement un terme à la partition de l'Europe. L'Europe est en voie d'unification. Certes, cela ne se fait pas sans conflit ni querelle, mais l'Europe se construit, je n'en ai pas le moindre doute. Les expériences que nous avons faites depuis cette journée effroyable du 11 septembre 2001 devraient bien nous avoir fait prendre conscience des deux côtés de l'Atlantique que, compte tenu des défis phénoménaux qui nous attendent, le partenariat transatlantique est indispensable au XXIè siècle. Si, face à la menace commune, les pays d'Europe et d'Amérique du Nord réunis au sein de l'Union européenne et de l'OTAN collaborent au plan stratégique en tant que partenaires, et si, aux côtés des pays du Proche et du Moyen-Orient, ils apportent leurs talents et atouts spécifiques dans une nouvelle coopération, nous pouvons, nous, fournir cette contribution essentielle à notre sécurité à tous. Mais si nous nousy refusons ou y renonçons par manque de sagesse, par étroitesse d'esprit ou tout simplement par pusillanimité, alors il nous faudra tous payer le prix fort ».


Werner Weidenfeld et Abdulaziz Sager
Werner Weidenfeld et Abdulaziz Sager
L'évocation par le ministre des Affaires étrangères allemand d'une coopération avec les pays du Proche et du Moyen-Orient s'appuie en particulier sur les travaux élaborés au sein des « Discussions de Kronberg » sous l'égide de la Fondation Bertelsmann et du CAP. Il s'agit, [12]] de créer un système de coopération et de sécurité pour la région du Golfe (Gulf Conference for Security and Co-operation, GCSC) au sein duquel l'Irak, l'Iran, le Yémen et les États du GCC (Gulf Cooperation Council créé en 1981, c'est-à-dire : l'Arabie Saoudite, le Koweït, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Quatar et Oman) s'associeraient à l'Union européenne, aux États-Unis, à la Russie et à l'ONU [13]. Par ailleurs, il faut aussi préciser que les États du GCC ont mis en place une zone de libre-échange qu'ils souhaiteraient voir se transformer en union monétaire pour 2010 selon le modèle européen. Cette perspective d'avenir est en particulier piloté sous l'égide du GRC (Gulf Research Center créé en juillet 2000 et dont le siège est à Dubaï aux Émirats Arabes Unis) sous la direction d'Abdulaziz O. Sager, homme d'affaires saoudien. Le CAP et le GRC, tout en renforçant leur coopération, ont décidé l'élaboration d'un projet permettant de former des diplomates [14]. Enfin, le but affiché est de lancer une zone commune de libre-échange entre l'Europe et le GCC favorisant les développements économiques et financiers. Les projets de coopération du GRC (politique, économique, énergétique, éducatif, ...) sont particulièrement ciblés puisqu'ils se répartissent entre les États-Unis, l'Union européenne et l'Allemagne [15]. Dans le cas allemand, une véritable politique est lancée puisque à partir des « discussions de Kronberg », Werner Weidenfeld, président du très influent CAP [16] a présenté au siège du GRC un programme très complet de renforcement tous azimuts car, selon lui, « Les États du GCC sont d'une énorme importance stratégique pour l'Union européenne. Leur importance est même amenée à se développer au cours du 21è siècle » [17]

L'Alliance germano-américainedu27février2004
Lerappeldes différentes évolutions de la construction européenne et des réunions entre l'UE, lesÉtats-Unisetlespays du sudméditerranéen ainsi que les propos deleurs acteurs expliquent l'arrière-fondd'unepolitiquede très grande ampleur qui a abouti à cette« Alliance germano-américaine pour le 21è siècle » lors de la rencontre du chancelier Schröder et du président Bush.
MM. Bush et Schröder
Maison-Blanche, 27 février 2004.
Relatant cette visite, l'International Herald Tribune [18] a souligné que « Le moteur de ce changement est l'intérêt mutuel. Le chancelier veut stopper la brouille dans les relations avec les États-Unis, brouille qui au-delà de l'Amérique compromet le rôle de l'Allemagne au sein de l'Union européenne et diminue profondément son influence en Europe de l'Est. De son côté, le président des États-Unis cherche une aide en Irak et en Afghanistan et plus généralement pour l'élaboration d'un plan à long terme apportant plus de stabilité à ce que les deux hommes appellent désormais le Grand Moyen-Orient ». En résumé, chacun se tient par la barbichette.

Diana (...@yahoo.com, IP: 193.251.169...)
2004-03-30 01:40
Alianta USA- Germania (5)

Après un discours prononcé au Council on Foreign Relations de Chicago [19] où Gerhard Schröder s'est fait le chantre de la globalisation -« Nous devons convaincre les hommes qu'une économie globale et un commerce mondial libre offrent les meilleures chances de développement pour nous tous »- , le chancelier a finalisé les derniers points permettant la mise en forme de cette Alliance. Elle a pris forme en particulier grâce aux soins de la conseillère du président américain, Condoleezza Rice, et du conseiller du chancelier, Bernd Mützelburg [20]. En dehors des sujets abordés comme la baisse du dollar face à l'euro, le droit à l'existence de deux États israélien et palestinien ou la remise des dettes irakiennes par l'Allemagne, la réunion des deux hommes s'est conclue sur cette Alliance qui rappelle que « Dans cet esprit, nous nous engageons à ce que nos peuples poursuivent cet objectif ambitieux qui est enraciné par nos valeurs communes et nos expériences réciproques : la promotion de la paix, de la démocratie, de la dignité de l'homme, de l'État de droit, des perspectives économiques et de la sécurité au Proche et Moyen-Orient (...). Nous devons construire un véritable partenariat qui relie l'Europe et l'Amérique aux Etats du Proche et Moyen-Orient afin de travailler ensemble avec les pays et les peuples de cette région (...). Ensemble avec nos amis et alliés en Europe et au Proche et Moyen-Orient, nous accorderons étroitement nos efforts (...). Nous sommes décidés à renforcer nos relations économiques par l'amélioration du commerce et des investissements entre l'Union européenne et les États-Unis (...). Nous renforçons notre attachement à l'égard de l'OTAN comme point d'ancrage de notre défense commune et comme forum incontournable des consultations transatlantiques. Nous soutenons le processus en cours d'intégration européenne et soulignons qu'il est important que l'Europe et l'Amérique travaillent ensemble comme partenaires au sein d'une communauté de valeurs. Nous saluons l'élargissement historique aussi bien de l'OTAN que de l'Union européenne en ce printemps, élargissement qui nous rapproche encore plus du but qui est de mettre fin définitivement à des dizaines d'années de séparation. Avec un agenda pour une action commune, l'Alliance germano-américaine se révélera tout aussi importante au XXIè siècle pour la promotion de la paix, de la sécurité et du bien-être comme cela avait été déjà le cas dans la deuxième moitié du XXè siècle » [21]

Derrière cette déclaration, c'est un véritable marchandage qui s'est déroulé afin de déterminer qui fait quoi et combien cela rapporte au sein d'un monde que l'on veut unifier. Renforcement du partenariat transatlantique en liaison avec l'unification européenne, ancrage du Proche et Moyen-Orient à ce partenariat (Grand Moyen-Orient), contrôle et distribution des énergies, des moyens de communications (routes, voies ferrées, aériennes...), formatage des esprits aux normes occidentales pour les populations musulmanes -mais il serait étonnant que le matérialisme outrancier et vidé de toute spiritualité plaise à ces populations- libre-échange couvrant l'ensemble du bassin méditerranéen etc, ce XXIè siècle s'ouvre sous les auspices d'un condominium germano-américain. Il rappelle étrangement les tentatives avortées à la veille de la Première Guerre mondiale. La thalassocratie anglo-saxonne maîtresse des mers et le IIè Reich de Guillaume II étendant son influence sur l'Empire ottoman jusqu'aux zones pétrolifères autour de Bagdad (la fameuse voie ferrée Bagdad-Bahn) n'avaient pas réussi à s'entendre sur l'Arbeitsteilung (division, répartition du travail), mot essentiel caractérisant les relations de ces deux tribus germaniques et qui devrait entrer dans le langue française au même titre déjà que celui de Realpolitik. En tout cas, l'émergence de cet axe germano-américain reste conditionné aux difficultés du terrain qui sont multiples : profonde opposition des masses musulmanes aux principes politiques et philosophiques occidentaux, inimitié violente israelo-arabe, excédents des décès sur les naissances en Europe conduisant immanquablement à des répercussions désastreuses sur les capacités économiques, militaires et politiques de l'Union européenne et donc sur l'axe Berlin/Washington, européanisation progressive des élites politiques, en particulier celles d'Europe centrale, pouvant conduire ces dernières à se détourner du lien privilégié avec les États-Unis au profit d'une vision plus continentale (voire un bloc eurasiatique échappant à l'emprise américaine) dont l'Allemagne et la Russie seraient les grands bénéficiaires mais aussi les rivaux ; enfin, une Russie aux problèmes multiples et au profil politique si particulier aux portes de l'UE qui constitue une réelle menace pour l'Europe.

À l'instar d'une explosion en chaîne, les conséquences immédiates de cette Alliance germano-américaine sont apparues dès le 28 février dans un entretien accordé au Berliner Zeitung par Joschka Fischer. Ce dernier, sachant que le projet politique européen était en quelque sorte balisé en accord avec Washington, a rejeté le projet d'une « petite Europe », principe défendu par la diplomatie française. Comme l'affirme avec netteté le ministre des Affaires étrangères allemand : « Nous avons une nouvelle mission qui va marquer ce siècle : nous devons doter la mondialisation d'une conception politique (ndlr : souligné par nous). Maîtriser, voire résoudre les conflits asymétriques n'est possible que lorsqu'on peut agir dans les dimensions continentales. La Russie, la Chine, l'Inde et bien entendu les États-Unis possèdent la taille nécessaire. Pour nous Européens se pose la question de savoir si nous pouvons nous rapprocher suffisamment pour faire valoir notre poids. C'est sous cet aspect que l'on doit considérer également la discussion sur la Turquie. Les visions d'une petite Europe sont tout simplement dépassées. Elles ne permettent pas à notre continent de satisfaire à la dimension stratégique. Or, celle-ci est incontournable (...). A l'heure actuelle, je modifierais certaines parties du discours Humboldt (ndlr : Discours de Fischer le 12 mai 2000 prônant l'idée d'une petite Europe, sorte de noyau dur). Je suis certes plus que jamais convaincu que l'Europe a besoin de plus d'intégration ainsi que d'institutions plus fortes. Mais je ne partage plus les visions d'une petite Europe. Le concept d'une avant-garde européenne peut être utile par moments et sous certaines circonstances. Mais uniquement dans le cadre solidement ancré de la constitution européenne ». Désormais, le seul idéal qui vaille pour lui, c'est une grande Europe unifiée sous l'égide d'une constitution obéissant à la règle de la double majorité.

Diana (...@yahoo.com, IP: 193.251.169...)
2004-03-30 01:40
Alianta USA- Germania (6)




Conclusion
Comme on peut le constater, cette « Alliance germano-américaine pour le 21è siècle » est d'une portée considérable (politique, économique, énergétique, ...) pour les Américains, les nations européennes et pour tous les habitants de l'Atlas jusqu'au Golfe persique. Force est de reconnaître que les principes politiques et philosophiques euro-atlantistes ont pour objectif suprême de « démusulmaniser » les esprits du sud méditerranéen (à l'exception bien entendu d'Israël). Les actes terroristes imputés à Al Qaida, en dehors de leurs aspects tragiques avec leurs lots de victimes innocentes, favorisent grandement ce processus d'unité européenne, ce renforcement du partenariat transatlantique et cette volonté d'étendre une certaine way of life à l'ensemble du monde. C'est la version soft du « clash des civilisations ».


Documents liés
CAP - SCÉNARII DE CONSTRUCTION EUROPÉENNE : Tableau synthétisant les différents scénarii d'évolution de la construction européenne selon le Centrum für Angewandte Politikforschung.
PDF - 155.2 ko



Pierre Hillard
Essayiste, auteur de Minorités et régionalismes, Enquête sur le plan allemand qui va bouleverser l'Europe, Editions François-Xavier de Guibert, 2002.


Une 4e édition augmentée de « Minorités et régionalismes dans l'Europe fédérale des régions » sort au printemps 2004. Elle a notamment été complétée d'une carte de l'Europe régionalisée, élaborée par les instances officielles européennes, jusqu'en Sibérie et incluant la Turquie et les États du Caucase éclatés en régions au sein de la Grande Europe.

Cet article est publié simultanément par le mensuel B.I. (n°87, avril 2004). CAP 8, BP 391, 75869 Paris cedex 18.



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[1] Voir sur le site de la Maison-Blanche The German-American Alliance for the 21st Century Joint Statement by President George W. Bush and Chancellor Gerhard Schroeder et sur celui de la Chancellerie fédérale Das deutsch-amerikanische Bündnis für das 21. Jahrhundert.

[2] « Suche nach neuem Atlantismus, Interview mit Karsten D. Voigt », Handelsblatt, 18 novembre 2003

[3] « Bundeskanzler Schröder und EU-Ratspräsident Ahern eröffnen am Freitag International Bertelsmann Forum in Berlin mit Vertretern aus 29 Staaten », Bertelsmann Stiftung, 5 janvier 2004

[4] Europas Alternativen, Aufgaben und Perspektiven der großen Europäischen Union, Vorlage zum International Bertelsmann Stiftung, Weltsaal des Auswärtigen Amtes, Berlin, 9-10 janvier 2004 (travail conjoint avec le CAP) Téléchargement.

[5] Ce principe de la personnalité juridique est présent dans le projet de constitution de Valéry Giscard d'Estaing : « L'Union est dotée de la personnalité juridique » (art. I-6). C'est un député allemand au Parlement européen qui a lancé le projet. Voir le Rapport d'Armin Laschet sur les relations entre l'Union européenne et l'Organisation des Nations Unies. Ce document a été adopté par le Parlement européen lors de la séance plénière du 29 janvier 2004 par 367 voix pour, 62 voix contre et 14 abstentions permettant ainsi l'émergence d'un État européen (si la constitution est adoptée) disposant d'un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU au détriment de la France et de la Grande-Bretagne.

[6] Europas Alternativen, Aufgaben und Perspektiven der großen Europäischen Union Téléchargement.

[7] Ibid., p. 10

[8] Ibid., p. 11 et suivantes

[9] Europas Zukunft, fünf EU-szenarien, Centrum für angewandte Politikforschung (CAP), 2003.

[10] Ibid., p. 12

[11] Cf. Processus de Barcelone.

[12] The Future of European Policies in the Middle East after the Iraq war Discussions Paper presented by the Bertelsmann Group for Policy Research, Center for Applied Policy Research, Munich, VIII. Kronberg Talks, 10-12 juillet 2003. [13] Ibid., p. 15-16

[14] Lire [Europa als Partner und Modell->http://www.cap.uni-muenchen.de/aktuell/news/2004/2004_03_dubai.htm" class="spip_out">Téléchargement CAP, 9 mars 2004.

[15] Voir sur le site du GRC les rubriques « GCC relations with the USA », « GCC relations with the European Union », et « GCC relations vith Germany ».

[16] La diffusion des principes germano-américains en faveur du « Grand Moyen-Orient » se fait aussi, par exemple, par la présence de Werner Weidenfeld au sein du Conseil d'administration de l'Université marocaine Al Akhawayn d'Ifrane. Nous y trouvons aussi l'autonomiste Jordi Pujol, ancien président du gouvernement de Catalogne, fervent défenseur de l'Europe des régions. Ce principe d'Europe des régions est une histoire ancienne que les États-Unis approuvent. Déjà l'International Herald Tribune du 16 septembre 1974 présentait une carte où l'Europe occidentale éclatait en régions politiquement autonomes. Ce projet s'accélère aujourd'hui. Voir notre article L'éclatement du continent européen au service des États-Unis, Réseau Voltaire, 11 juillet 2003.

[17] The future of the enlarged European Union and its neighbourhood par Werner Weidenfeld, Gulf Research Center, 1er mars 2004, Téléchargement.

[18] « US-German reasons to reconcile » par John Vinocur, International Herald Tribune, 1er mars 2004.

[19] The Transatlantic Economic Relationship : A View from Germany Version anglaise, version allemande.

[20] Lire « Schmeicheleien im Oval Office », Der Spiegel, 27 février 2004.

[21] Das deutsch-amerikanisches Bündnis für das 21. Jahrhundert, op. cit.,


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http://www.reseauvoltaire.net/article13021.html







Roxana (...@free.fr, IP: 82.255.123...)
2004-03-30 02:27
Re: Alianta USA- Germania (1)

Daca Casa Alba scoate din mineca " cartea"
Joschka Fischer, eu inteleg ca au inceput
sa epuizeze cercul aliatilor....mai ales ca
spaniolii sint pierduti...Ils ne sont pas sortis de l'auberge ....

Diana (...@yahoo.com, IP: 193.251.169...)
2004-03-30 02:36
Re: Roxana:



Eheeeee, tontul asta de Bush, un fel de Nicusor
Ceausescu, încearca si el "divide et impera"
dar poate i-or rupe gîtul din interior si scapam
teferi..... :-))

§§§

La 2004-03-30 02:27:56, Roxana a scris:

>  Daca Casa Alba scoate din mineca " cartea"
>  Joschka Fischer, eu inteleg ca au inceput
>  sa epuizeze cercul aliatilor....mai ales ca
>  spaniolii sint pierduti...Ils ne sont pas sortis de l'auberge ....
> 

Roxana (...@free.fr, IP: 82.255.123...)
2004-03-30 02:44
Re: pentru Diana

Asta cu divide et impera, m-a dat afara
de la gradinita cu ea. Saracul Bush o descopera
in 2004.Schreuder a fost invitat la ranch ?

America Number One din USA (...@aol.com, IP: 68.237.252...)
2004-03-30 03:21
CAP inseamna Cooperativa Agricola de Productie? Re: Alianta USA- Germania (6)

La 2004-03-30 01:40:28, Diana a scris:

>  CAP - SCÉNARII DE CONSTRUCTION EUROPÉENNE : Tableau
> synthétisant les différents scénarii
> d'évolution de la construction européenne selon le
> Centrum für Angewandte Politikforschung.
> PDF - 155.2 ko

Mos Grigore din Chicago (...@worldnet.att.net, IP: 12.73.231...)
2004-03-30 04:33
PE SITE-UL ASTA SE VORBESC NUMAI LIMBI INTERNATIONALE IE. ROMANA SI ENGLEZA! NU MA FACE-TI SA INVAT IVRIT LA BATRINETE!


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